Nadège Buffe et l’équipe de la galerie Taglialatella ont le grand plaisir de présenter les derniers travaux de l’artiste américain Senz pour sa troisième exposition personnelle à la galerie.

Les collages de SENZ viendront dialoguer avec une sélection de photographies de l’artiste Cédric Bertrand afin de célébrer l’amitié artistique entre les 2 artistes nourrie au fil du temps par des univers et des rencontres communes et inspirée par un imaginaire visuel foisonnant de créativité, d’émulation musicale et d’esthétisme.

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S’il a toujours navigué entre les Etats-Unis et la France, le destin de SENZ a pris en 2020 une tournure inattendue.

Alors qu’il avait décidé de s’installer dans le Vaucluse après plus de vingt années à travailler à New York puis à Ojai en Californie, le 7 octobre 2020 il fait face à une catastrophe : l’incendie total du container dans lequel se trouvait l’ensemble de ses œuvres venues d’Outre Atlantique.

Après 2 années de labeur et de résilience, SENZ présente à Paris sa première exposition depuis le feu ravageur... Les 7 œuvres qui seront présentées sont donc les premières à sortir de son atelier désormais installé dans le Lubéron. Signes d’une véritable renaissance, elles sont avant tout l’indicible témoignage d’une volonté absolument hors norme, celle d’un artiste qui a tout perdu mais qui a décidé de défier le destin.

Pour comprendre cette détermination, il faut revenir sur son parcours exceptionnel.

Si SENZ a grandi dans un milieu artistique, il a surtout baigné dans le macrocosme créatif du quartier de Soho où, très longtemps, il a vécu. Ainsi, toute sa pensée plasticienne s’est construite grâce à cette immersion quasiment totale dans un univers où l’esthétique borde la réflexion et l’imagination. Et puis il n’a que 14 ans lorsqu’il découvre le graffiti dans les rues de New York et de Paris…. Il est jeune mais il est talentueux. Très vite, il évolue aux côtés d’autres artistes comme Bando, Boxer, Arson, Banga Joey Starr, Jay One ou encore JonOne. Les maîtres !

En 1986, à Paris, il fréquente les lieux emblématiques de la culture hip-hop comme Chez Roger Boîte Funk. Chaque soir, il s’imprègne de l’univers créatif dans lequel musiciens et artistes se côtoient tout en se nourrissant d’inspirations mutuelles.

En 1988, sorti de l'ESAG Penninghen, il repart vivre à New York et continue ses études à la School of Visual Arts (SVA) et au Fashion Institute of Technology (FIT). Il combine alors sa passion pour la musique et l'art en étant DJ, graffeur et expose son travail comme un journal intime. Ses œuvres trouvent rapidement leur place dans des collections privées. Collage, déchirure, sérigraphie, typographie, peinture sont autant de media qui expriment la richesse du regard de l’artiste sur le monde dans lequel il évolue.

Dans les années 90, il retourne à Paris pour travailler comme directeur créatif chez Virgin, Delabel, Sony et Universal Music Group. Il transforme La Funk Mob (producteurs de MC Solaar et Cassius) en coopérative de création axée sur une approche multidisciplinaire de l'art et de la musique. Il organise des soirées, crée des logos, des pochettes d’album pour divers artistes et produit 13 singles avec ses propres labels et un album sous le nom de Tuff Kids avec Jerry The Cat.

Au fil du temps, Senz affine une esthétique qui attire l'attention de visionnaires de la mode et de l'art tels qu'Agnès b., Coach et Alice & Olivia. Aujourd’hui, invité par la Maison de Joaillerie Rouvenat à apporter une dimension artistique aux écrins de la marque, Senz s’engage dans une démarche résolument écologique et respectueuse de valeurs qui lui tiennent à cœur dans l’ensemble des thématiques abordées dans son œuvre : circularité, upcycling, connaissance, discernement…

L’exposition des oeuvres de Senz, présentée à partir du 18 novembre à la Galerie Taglialatella est le fruit d’une collaboration avec le photographe parisien Cédric Bertrand. La complicité fusionnelle entre les deux artistes a toujours été une source d’inspiration pour leurs démarches respectives. Ils ont tous deux évolué dans la mouvance de la French Touch depuis les années 90.

En tant que photographe, Cédric Bertrand a su capter l’ambiance vibrante des groupes qui se sont imposés parmi les initiateurs du mouvement, incarnant mondialement toute une génération.

SENZ crée des œuvres d'art en utilisant la typographie, la photographie et l'impression numérique. Il mélange des medias avec des design originaux, créant ainsi un collage culturel. Les pièces sont à la fois complexes et profondément symboliques. Son travail d’impression lui permet de combiner les photographies de Cédric Bertrand et son imagerie personnelle empreinte des ambiances underground d’un New York créatif ou d’un Paris musical et urbain. Il intègre le fruit de son expression polymorphique dans son imagerie perçante et foisonnante, donnant naissance à des oeuvres opulentes, habitées des symboles qui le caractérisent.

Pour inviter à découvrir en preview l’atmosphère de cette vibrante collaboration, les 2 artistes ont réalisé une installation au 34 rue du Mont Thabor visible derrière une vitrine J7/H24

Cédric Bertrand est étudiant dans une école de photographie lorsqu'il découvre le monde de la techno et des rave-parties.

Dès les années 90, il rencontre Philippe Cerboneschi, futur Zdar, son amie Céline et Etienne de Crécy, avec lesquels il emménage à Montmartre. C'est là qu'est né le groupe Motorbass, créé par Philippe et Etienne, dont l'album éponyme est l'un des actes fondateurs de la French Touch.

En 1997, Cédric rejoint La Funk Mob, créée par Hubert Blanc-Francard, dit « Boombass », l’associé de Philippe et co-créateur de Cassius. C’était une sorte de ruche d’artistes provenant de tous horizons où l’on pouvait croiser notamment Senz ou Alex Courtès et Martin Fougerol, les vidéastes des premiers clips de Cassius, qui réaliseront en 2000 les casques des Daft Punk à Los Angeles.

Cédric devient l'ami intime, celui qui partage et immortalise sur pellicule les débuts et l'ascension fulgurante de cette French Touch emblématique de toute une génération accro à l'électro.

Pendant plus de vingt ans, Cédric Bertrand est le témoin choisi. Nul n'a été en mesure de prendre les clichés qu'il a pris.

Le photographe multiplie les supports et les contextes : argentique, numérique, polaroïds, diapositives, vidéos, en couleurs ou en noir et blanc, dans les studios d'enregistrement, les clubs, sur les tournages ou pendant les vacances de groupes devenus mythiques.

Cédric Bertrand rassemble ainsi un ensemble unique d'images qui documentent, non sans humour et avec une infinie tendresse, l'histoire d'un courant musical qui aura largement dépassé les frontières de la scène parisienne en s'exportant dans le monde entier.