Loïc Floch aka Fenx est un artiste visuel né au milieu des années 70 et évoluant à Paris. Son travail retranscrit, comme une narration, l'intimité de son passé émotionnel, culturel et iconographique, souvent issu des subcultures émergentes auxquelles il a participé. Prônant le discours allié au retour du "beau", Fenx s'applique à un travail précis dans lequel il tente d'éliminer tout superflu visuel permettant ainsi à l'œil de retranscrire inconsciemment les éléments absents.
Dès le premier regard, on reconnaît facilement son travail même s'il s'exprime dans des styles différents, chacun gardant un lien avec l'autre tant dans le graphisme que dans l'utilisation de couleurs significatives.
Conscient du fil d’inspiration qui a relié Matisse aux artistes qui lui ont succédé, entraînés par la radicalité du Fauvisme en se libérant des codes de la couleur et des formes, Fenx a bien souvent pris soin dans sa peinture d’honorer ces échanges entre les pères spirituels et les successeurs, fasciné par cette conversation entretenue par l’Histoire et dont ceux qui connaissent les références en mesurent la richesse.
A l’instar de cette jeunesse française des années 80, biberonnée à la culture américaine, au consumérisme et à la pop culture, Fenx ne cache pas l’influence directe des maîtres américains du Pop Art sur sa peinture.
Le Pop Art américain a succédé à l’expressionnisme abstrait, le Fauvisme a radicalement changé l’approche de la couleur et de l’aplat; particulièrement attaché à ces réflexions fondamentales de la Peinture, au fil des années Fenx a exploré dans ses oeuvres les contours entre figuration et abstraction, les émotions de la couleur ou encore l’existence de l’aplat quand il s’agit de vouloir y ajouter le relief.
Longtemps l’artiste s’est rangé du côté de ses idoles sans réellement souhaiter s’en affranchir.
Dans ses derniers travaux, guidé par une inspiration aussi déterminante que libératrice, Fenx a suivi l’évidence d’une lumière, celle de son éternel terrain de jeu : la Californie.
Comme Matisse célébrait la lumière du Midi, les dégradés lumineux et les espaces infinis de la Californie sont devenus pour Fenx la source vitale d’une nouvelle exploration de la couleur et du relief.
A l’instar d’un Matisse pour qui le noir était couleur et lumière Fenx libère les formes et joue de façon inédite entre contours, aplats, palettes de couleur et reliefs comme l’expression du désir de réunir deux époques ou deux mondes qui se reflètent mutuellement parmi les ombres colorées des landscapes dans les piscines californiennes bercées par une lumière singulière qui laisse le spectateur en suspens de ne savoir s’il est sur le point de basculer vers un nouveau monde.