LUCAS RIBEYRON

LUCAS RIBEYRON (1988)
Œuvres et biographie

La fascination pour le système de contrôle par vidéo-surveillance et le rapport à l’image qu’il suscite sont l’essence de la démarche de l’artiste.  Sa relation à l’environnement urbain suscite une multitude de questions.   Que font ces silhouettes ? S’échappent-elles ? S’amusent-elles ?  Pourquoi l'image est-elle dégradée ? Quel est ce crépitement ? Pourquoi ces vibrations, ce moirage qui parasitent l'écran ?  Avec une maîtrise technique parfaite, Lucas Ribeyron arrête délibérément le flux des images captées en vidéo pour les remettre en mouvement sur un autre rythme par le dessin et la peinture, à travers des effets d'optique ou des procédés mécaniques cinétiques.    Il dupe littéralement le spectateur sur la nature même de l'image pour mieux le questionner sur son rapport passif aux écrans, sur les technologies de surveillance au service d'une organisation panoptique de la société, sur le paradoxe entre l'hyper-accessibilité des reproductions d'oeuvres d'art via internet et leur dégradation liée à leur dématérialisation.  Pour ré-enchanter l'adversité et sublimer un monde grotesque en pleine  mutation, l'artiste confronte des images dont l’origine, la typologie et les périodes sont différentes par le biais de la peinture et du dessin. Dès lors il provoque une sorte d'anachronisme concrétisé par l'utilisation de la trame comme fil conducteur : tour à tour trame de la gravure et trame de l'écran. Ces trames habituellement rendues imperceptibles sont ici agrandies, extrapolées par le format des oeuvres. L'invisible devient visible et le spectateur

Né en 1988 à Dijon, Lucas Ribeyron travaille à Paris.  

Diplômé de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs en 2014 et de l’Accademia di Belle Arti di Bologna en Italie il se spécialise dans les techniques traditionnelles d’impression en les combinant avec les technologies contemporaines, il co-fonde l’Atelier Co-op, un lieu d’impression et d’édition d’art en sérigraphie et en gravure.  

Lauréat du prix Pierre Gautier-Delaye en 2018, l’artiste est résident de la Cité Internationale des Arts en 2019 et participe à de nombreuses expositions, dont « Appareiller » au Palais de Tokyo en 2017, « 100% l’Expo » lors du « Festival 100% » à la Villette en 2019, ou encore de multiples manifestations à la Villa Belleville et Shakirail.   

En 2021, parrainé par Miquel Barcelo il est lauréat (2e prix ex aequo ) du 24 ème Prix de peinture Antoine Marin. 

En 2024 il participe à l’exposition institutionnelle « Traces et Effacements » au Château de Ladoucette de Drancy.


Lucas Ribeyron utilise la vidéo surveillance comme expression iconographique afin de montrer comment les nouveaux moyens de captation modifient et retournent notre perception du monde, et comment les médias technologiques, par la saturation d’images et d’informations, sont devenus la nouvelle religion. 

 

Partant du constat d’un monde qui s’observe et s’épie en permanence, jusqu’à l’obsession, Ribeyron envisage le système de vidéo-surveillance comme un point de vue narratif, le symbole d’une dérive de la réalité. Son travail fait de distorsion d’images modifie notre regard devenu flouté et nous interroge sur notre rapport au monde. 

Sa fascination pour ce système de contrôle et le rapport ambivalent à l’image qu’il suscite deviennent l’essence de sa démarche afin de rendre visible une distorsion de la réalité que nous subissons mais ne voyons pas. 

Son point de vue contemporain relate l’obsession de l’image pour questionner la place de l’Individu et son rôle : le pouvoir, le contrôle, la violence, autant de thèmes incarnés par la vidéo-surveillance qui interrogent. Qui contrôle qui et pourquoi ? 


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