C’est dans un monde en mutation effrénée qu’a grandi Kurar.
Une inspiration naturelle dans un travail qui pose un regard doux et critique sur les travers d’une société qui avance peut-être trop vite et où un climat social et politique de plus en plus tendu s’impose.
Notre quotidien est riche… Le flux d’images de plus en plus rapide, la banalisation des évènements toujours plus accrue et une mondialisation qui en tous sens semble être devenue irréversible. Une source d’observation que dissèque Kurar dans un travail minutieux qui évolue en parallèle de notre quotidien.
C’est parce que nous devons savoir d’où nous venons pour comprendre le présent et orienter notre futur que l’esthétique de Kurar utilise la douceur des images d’une enfance du début du siècle dernier. Cette douceur contraste puissamment avec des images crues d’une réalité sociale actuelle qui aurait été inimaginable il y a 100 ans.
Est-ce que c’est parce que notre génération est étouffée par des injustices sur lesquelles elle ne peut plus agir ou est-ce parce que les médias nous forcent à ne plus entrevoir assez d’espace pour rêver d’un futur meilleur ?
Quoi qu’il en soit, Kurar nous propose des contrastes qui mettent en miroir les libertés offertes ou supprimées et le(s) prix d’une vie dans un monde qui la soumet implacablement à son rythme.
Kurar nous laisse le champ…
Le champ pour retrouver notre esprit critique, pour comprendre ce que nous étions et ce à quoi nous appartenons. Il nous propose de réfléchir à la direction que prend notre société à travers des images qui ne veulent pas simplement nous bousculer mais qui nous font comprendre que notre liberté de rêver existe et que de ces rêves, nous pouvons à nouveau changer notre monde.
Le monde d’il y a un siècle n’est plus… Quel sera celui-ci dans cent ans…
Kurar nous offre une direction, libre à nous d’en faire un chemin…
Texte par Cedric GODIN