Après une première exposition consacrée en 2011 à Keith Haring, la Galerie Taglialatella rend hommage pour la deuxième fois au père du « Radiant Baby », artiste phare de la galerie, avec une nouvelle exposition intitulée « Keith Haring & Friends ».
Cette exposition se veut, dans une dimension plus confidentielle, complémentaire à l’importante rétrospective consacrée actuellement à l’artiste au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris portant sur l’axe politique de sa démarche. La Galerie Taglialatella a une ambition, celle de plonger le spectateur dans l’univers des années 80 à New York et de regrouper autour de l’Œuvre de Keith Haring, certaines pièces de ses contemporains et amis comme Andy Warhol, Jean-Michel Basquiat ou encore Kenny Scharf.
Le souhait est de faire la part belle à la dimension accessible de sa démarche avec la présentation de subway drawings, d’éditions sur papier et de dessins, tous représentatifs de son univers pop, et de souligner les points communs avec ses contemporains. En effet, tous ces artistes et amis, mus par une énergie inépuisable et une insatiable curiosité, ont déployé leurs œuvres dans le New York des années 1980 et ont créé, dans la lignée de la démarche de Warhol leur père spirituel, une connexion entre le milieu de l’art contemporain et celui de la culture populaire (notamment par le biais de lieux d’échanges et du graffiti).
Keith Haring peint, dessine et sculpte avec des matériaux peu traditionnels. Sa préoccupation première est de rendre l’art accessible, par l’expression, par le support, par les moyens utilisés, il investit notamment les espaces publicitaires vacants des stations de métro avec ses fameux Subway Drawings.
“Le public a droit à de l’art. Le public a été ignoré par la plupart des artistes contemporains. Le public a besoin d’art, et il est de la responsabilité de l’«artiste autoproclamé» de comprendre que le public a besoin d’art, et de ne pas faire de l’art bourgeois pour quelques-uns seulement, tout en ignorant la masse. L’art est pour tous ». Keith Haring, Journals op. cit. p.17
De son côté, Basquiat conquiert les rue de New York sous le pseudonyme de « Samo » et Scharf habille les murs des rues de personnages psychédéliques. Ensemble, ils donnent une impulsion nouvelle au monde l’art moderne et contemporain.
C’est par la rue et les clubs que se fait l’entrée de ces jeunes artistes dans le monde artistique à la fin des années 1970 – début des années 1980 et non par les galeries. Leur modèle : Andy Warhol.
En effet, dans les années 1978-79 la guerre contre le graffiti n'a pas encore vraiment commencé. Cet art a pu librement s’épanouir et le mouvement connaitre son apogée avec des artistes de rue dotés d’une incroyable maitrise du dessin à l’aérosol et d’une vraie fluidité de la ligne. Cette ligne noire qui obsédait notamment Haring depuis l’enfance.
Point communs entre tous ces artistes: un rapport privilégié aux médias, aux signes de la rue et à la culture du quotidien, ils ont su s’approprier ces codes populaires pour les reprendre dans leurs créations.