Philippe Echaroux, street artiste au secours de la forêt amazonienne
EN IMAGES - Après ses phrases projetées sur les murs de La Havane et le portrait géant de Zidane à Marseille, le photographe a choisi un nouveau terrain de chasse: les arbres de la forêt amazonienne, vénérés par les Suruis. Une première mondiale.
Par Yoko Trigalot / Publié le 13 décembre 2016 à 06:00
La forêt amazonienne se meurt. La faute aux orpailleurs qui abattent les arbres au quotidien et à l'indifférence du monde entier. Philippe Echaroux, éducateur spécialisé de formation, amoureux de la photographie, a choisi d'utiliser son art pour donner vie à ce poumon géant de la planète.
Après avoir projeté ses créations éphémères sur les murs de Marseille et de Cuba, celui qui a eu à cœur de réinventer le street art en troquant ses bombes de peinture pour un appareil photo et un projecteur s'est rendu à l'autre bout du monde pour son projet 2.0.
Deux ans de travail pour sept jours sur place. Après un travail de longue haleine pour établir un lien de confiance avec un peuple d'Indiens méconnus, les Suruis, Philippe Echaroux a pu enfin concrétiser son projet: photographier les visages des membres de la tribu et les projeter sur les arbres de la forêt. Un dispositif de taille, réalisé après de nombreux repérages sur place, et installé à la nuit tombée.
Derrière chaque arbre déraciné, c'est un homme qui est abattu.
Philippe Echaroux
Artiste militant, Philippe Echaroux signe avec cet hommage, le premier acte d'une série de premières mondiales fondées sur son engagement écologique. Derrière l'œuvre artistique, le photographe ne cache pas son ambition: alerter sur l'urgence de la situation avec un message fort: «Derrière chaque arbre déraciné, c'est un homme qui est déraciné.»
Ce projet éphémère et respectueux de la nature illustre magnifiquement l'harmonie qui existe entre ces hommes et femmes et leur environnement naturel. Une osmose qu'a ressentie pleinement l'artiste lors de son séjour. «C'était une expérience humaine incroyable à vivre», confie-t-il au Figaro.
La naissance d'un projet unique
«J'avais envie d'exploiter de nouveaux supports. C'est comme ça que j'ai imaginé utiliser du vivant. En me disant que je pouvais jouer avec les arbres, j'ai pensé le faire avec ceux qui sont les plus connus et qu'il faut défendre absolument», poursuit-il pour expliquer comment lui est venue l'idée de cette œuvre de street art 2.0.
«En France, ce message nous passe à 36.000 pieds au-dessus de la tête. On sait tous que, bien que protégée, la forêt amazonienne est menacée. Mais comme cela ne nous touche pas au quotidien, on s'en moque. C'est le même cas au Brésil, mais je suis très satisfait d'avoir pu m'adresser aux Brésiliens en passant dans une émission de grande écoute, l'équivalent des journaux d'informations télévisés en France», raconte-il.
Ces œuvres sont actuellement exposées, dans le cadre de Paris Photo, à la galerie Taglialatella au 117 rue de Turenne (Paris 3e), jusqu'au 15 décembre 2016.
Source : https://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2016/12/13/03015-20161213ARTFIG00004-philippe-echaroux-street-artiste-au-secours-de-la-foret-amazonienne.php